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Figures

Figures de l'Aviation

 


 

Cochran Jacqueline

 

Nom : Jacqueline Cochran

 

Né en : 11 Mai 1906

 

A : Muscogee (Floride

 

Mort en : 9 Aout 1980

 

A : Indio, California

 

Jacqueline Cochran


 

CHAMPIONNE DE LA VITESSE

De 1935 à 1965, l'aviatrice américaine Jacqueline Cochran enleva avec obstination une multitude de records de vitesse et d'altitude

Née à Muscogee (Floride), abandonnée par ses parents dès l'enfance, élevée par une famille pauvre, Jacqueline Cochran commence à travailler à l'âge de huit ans. Devenue coiffeuse expérimentée, elle est responsable, à Miami, de la succursale d'un grand salon de New York.

En 1932, elle se présente à l'école de Roosevelt Field, décidée à profiter de trois semaines de congé pour devenir pilote, délai très court quand on ignore tout de l'aviation ! Volant seule pour la première fois après seulement trois jours d'apprentissage, elle réussit à poser sans dommage son appareil dont le moteur est tombé en panne.

Peu après avoir obtenu son brevet, avec un avion d'emprunt dont le propriétaire lui a donné quelques notions de navigation, Jacqueline Cochran se rend à Montréal, où est organisé un meeting. Ce premier voyage se passe si bien qu'au retour elle ramène un passager : le propriétaire de l'appareil.

La période d'entraînement qui suit, à la Ryan School de San Diego, puis à Long Beach, est couronnée par l'obtention du brevet de pilote de transport. S'étant égarée au cours d'une traversée des États-Unis, elle décide d'apprendre à naviguer aux instruments. Toujours seule, elle étudie la théorie, puis s'exerce en volant « sous capote ».

Un autre pilote l'accompagne pour l'avertir, le cas échéant, de l'approche d'autres appareils. Dans le but de se perfectionner, elle accompagne des pilotes de ligne et remplit bénévolement le rôle d'hôtesse de l'air, tenu jusque-là par le copilote.

En 1934, afin de participer à la course Londres-Melbourne, dans laquelle elle est la seule femme engagée, elle achète un Northrop « Gamma ». Celui-ci n'étant pas prêt à temps, elle part le 24 octobre, sur un Gee Bee, en compagnie de Wesley Smith, mais une avarie les contraint à abandonner à Bucarest.

l'aviatrice en 1934, en compagnie de Wesley Smith, avec qui elle participe, en octobre, à la course Londres-Melbourne (collection René DazyArch. Snark International).

Menant de front ses activités aéronautiques et la gestion de son entreprise de produits de beauté, elle obtient en 1935 que les femmes puissent participer aux Bendix Air Races. Inscrite pour cette course de vitesse, qui se déroule sur 3 750 km entre Los Angeles et Cleveland le 2 septembre, elle est victime au décollage d'un incident mécanique.

Seule sa science du pilotage évite une catastrophe, son Northrop étant devenu incontrôlable en raison de fortes vibrations du moteur. Ne disposant pas d'un autre appareil, Jacqueline Cochran est contrainte à l'abandon.

L'année 1937 voit ses premiers exploits. En septembre, elle se classe troisième (première femme) des Bendix Air Races sur un avion de chasse Seversky P-35, puis enlève le record mondial féminin de vitesse sur base à 470,365 km/h. En décembre, sur le même appareil, elle bat le record de vitesse New York-Miami.

En 1938, après avoir gagné les Bendix Air Races (3 septembre) à bord de son P-35, en 4 heures 12 minutes et à la moyenne de 442 km/h, elle repart après une courte escale et réalise le temps record de 10 h 25 mn 12 s sur Cleveland-New York.

Victime d'une panne, elle ne peut courir les Bendix Air Races en 1939, mais, les 15 et 18 septembre, elle améliore, avec son Seversky, les records féminins sur 1 000 km et sur 100 km, qu'elle porte respectivement à 492,341 km/h et 460,948 km/h. En outre, elle étudie le rendement d'un nouveau carburant, qui sera adopté par l'US Air Force pendant les hostilités.

Deux nouveaux exploits marquent l'année 1940 : le 6 avril, le record de vitesse toutes catégories sur Republic (ex-Seversky) P-35 à 533,787 km/h; le 20 avril, le record de vitesse féminin sur 100 km sur Republic (ex-Seversky) P-35 à 470,896 km/h. A la suite d'une tentative de record sur 2 000 km avec un Republic P-43 « Lancer », un dérivé de cet appareil, le Thunderbolt, sera construit pour l'US Air Force en vue d'escorter les bombardiers.

La guerre bat son plein! Les États-Unis, pays neutre, recrutent des pilotes civils pour convoyer des avions vers l'Angleterre. Sachant que des femmes pilotes anglaises sont affectées à ces missions, Jacqueline Cochran pense qu'il en sera de même pour ses compatriotes. Sollicitée pour effectuer quelques traversées afin de stimuler le recrutement, elle accepte volontiers.

Surmontant de nombreuses difficultés, elle obtient enfin l'accord de tous à la condition que décollages et atterrissages soient effectués par le copilote navigateur. C'est ainsi que le 17 juin, ayant traversé l'Atlantique aux commandes d'un Lockheed « Hudson », elle devient la première femme pilote du Ferry Command, précurseur de l'Air Transport Command.

Jacqueline Cochran devant le Northrop T-38 Talon avec lequel elle battra, entre le 8 juin et le 6 décembre 1961, six records féminins de vitesse (photo Musée de l'Air, Paris).

A Londres, elle étudie l'organisation du corps de femmes pilotes en vue de la création d'un corps analogue aux États-Unis, puis, à la demande de la RAF, retourne dans son pays avec mission de recruter du personnel féminin pour l'Angleterre. Après Pearl Harbor, Jacqueline Cochran regagne les États-Unis et se consacre à l'instruction du Women's Air Force Service Pilot (WASP).

I 070 femmes serviront dans l'US Air Force, remplissant diverses missions, prenant des risques qui, souvent, inciteront leurs homologues masculins à les imiter! A la fin des hostilités, elles auront accompli environ 90 millions de kilomètres. La Distinguished Service Medal récompense le Flying Officer Cochran.

La guerre terminée en Europe, elle assiste en Extrême-Orient à la capitulation du général Yamashita dans l'île de Luçon. Au cours de son voyage de retour, elle est reçue par Mme Chang Kaï-chek puis par Mao Tsé-toung!

Et les records internationaux reprennent, sur un North-American P-51 « Mustang » à moteur Rolls-Royce Packard Merlin de 1 450 ch :

—   le 10 décembre 1947, record de vitesse sur 100 km à 755,668 km/h;

—   le 17 décembre 1947, record de vitesse sur base de 3 km à 663,064 km/h;

—   le 22 mai 1948, record de vitesse sur 2 000 km à 720,134 km/h;

—   le 24 mai 1948, record de vitesse sur 1 000 km à 693,780 km/h ;

—   le 29 décembre 1949, record de vitesse sur 500 km à 703,376 km/h.

En 1950, Jacqueline Cochran est vice-présidente de la FAI (Fédération aéronautique internationale) et conseiller spécial du chef d'état-major de l'USAF. Le 9 avril 1951, sur P-51, elle s'adjuge le record de vitesse sur base de 15/25 km, à grande altitude à 745,339k m/h.

Le 18 mai 1953, sur North American F-86 « Sabre » (réacteur Avro Orenda), elle bat le record de vitesse toutes catégories en atteignant 1 050 km/h (en même temps, elle est la première femme à franchir le mur du son), suivi de trois records mondiaux féminins le 23 mai (vitesse sur 500 km, 950,032 km/h), le 24 mai (altitude, 14 377 m), le 8 juin (vitesse sur base de 15 km, 1 087,680 km/h).

Pilote conseil chez Canadair, elle reçoit la médaille d'or de la FAI, le diplôme Tissandier et la médaille de La Vaulx pour ses records et son action au sein de la National Aeronautics Administration, puis, en 1954, le Harmon Trophy couronne ses exploits.

Après une pause, pendant laquelle elle assure les fonctions de présidente de la FAI, elle reprend la lutte pour les records avec Jacqueline Auriol. Pilotant un Northrop T-38 « Talon », elle bat, du 8 juin au 6 décembre 1961, six records féminins de vitesse.

Le 22 juin 1962, elle traverse l'Atlantique aux commandes d'un avion à réaction Lockheed « Jetstar » et effectue un vol sans escale de La Nouvelle-Orléans à Hanovre, battant le record du monde féminin de distance en ligne droite et trente-cinq records de parcours. Le Harmon Trophy, qui lui est décerné pour la seconde fois, récompense « la femme ayant la première volé à Mach 2, et le plus grand nombre de records individuels remportés par un pilote dans un laps de temps aussi court ».

La guerre des deux Jacqueline rivales et amies se poursuit. Un Lockheed F-104G permet à l'Américaine d'enlever, le 11 mai 1964, le record de vitesse sur base de 15/25 km à 2 300,234 km/h; le 1 er juin 1964, le record de vitesse sur circuit fermé de 100 km à 2 097,266 km/h; le 3 juin 1964, le record de vitesse sur circuit fermé de 500 km à 1 814,368 km/h.

L'ère des records est terminée. Partageant maintenant son temps entre son entreprise de produits de beauté et son ranch de Californie, Jacqueline Cochran peut estimer avoir réussi, elle qui a écrit un jour : « Je suis peut-être née dans un taudis, mais j'ai décidé de voler dans les airs, jusqu'aux étoiles! »

 


 Figures

Fan d'avions © 16 Mai, 2001